Né en 1959 à Essaouira, Abderrahim Harabida a un parcours d’artiste peu ordinaire. Ses premières créations calligraphiques remontent à 1981.
Tout en restant au début sur les traces des calligraphes d’Essaouira de Taîb Sediki, Mohamed Tifardine, Abederrahman Rochd, Rachid Khaloune, il a vite trouvé son propre style. L’utilisation personnelle qu’il faisait de la lettre témoignait déjà d’originalité à ses premiers travaux de calligraphie et le plaçait dans une nouvelle et intelligente dimension de l’utilisation de la lettre arabe.
Curieux de tout, Abderrahim Harrabida ne s’est pas contenté de faire de la calligraphie tout simplement, il a étendu le champ de son travail à de nouvelles techniques.
Son travail surprend par sa simplicité, sa rigueur et sa poésie. On regardant ses collages, ses assemblages ou ses accumulations, l’observateur est saisi de l’intense émotion qui se dégage de ces œuvres.
Ses tableaux en bas-relief qui représentent toujours des pans de murs de maisons et de riads abandonnés, ont à la fois la précision du tracé du Maâlem zelijeur et toute la liberté et la fantaisie de l’artiste. Le temps y est suspendu et les formes et couleurs de ces tableaux éveillent la mémoire, déterrent les souvenirs de notre enfance et bousculent le rythme du temps.
Son atelier, haut-perché, à l’entrée d’Essaouira est à la fois un lieu de mémoire et un laboratoire de création et de recherche artistique. Des objets nombreux rappelant une autre époque, choisis et rangés avec goût nous plongent dans une atmosphère de musée. Dans le salon ou la cuisine, chaque objet accroché au mur ou posé à-même le sol, porteur de sa propre histoire, sollicite notre curiosité et rafraîchit notre mémoire.
Inlassablement, Harabida, en gardien de notre mémoire, recueillie, classe, nettoie et protège les objets que nous léguons au passé en les jetant dans les poubelles estimant qu’ils sont passés de mode. L’artiste lui, les garde jalousement et les utilise de manière surprenante dans ses accumulations ou ses installations.
Comme les objets, les plantes, les galets et les morceaux de bois jetés par la mer qui trouvent une seconde vie dans l’atelier de Harabida. De ces petits morceaux de la nature, il créé des jardins miniatures.
L’univers végétal de Harabida est fait de plantes cactacées. Des végétaux patients qui savent attendre l’arrivée de la pluie et qui, quand le printemps arrive, nous surprennent par la beauté, l’élégance et la fugacité de leur floraison.
En les plantant dans ses jardins miniatures, Harabida les fige dans le temps pour notre bonheur.
L’artiste est aussi jardinier, il passe beaucoup du temps sur son balcon et porte chaque jour des soins à son petit jardin suspendu face à l’océan. Un jardin fait avec amour et où les plantes ne craignent ni le froid des alizés, ni le sel porté par les embruns marins de l’Ouest.
Depuis 1992, Abderrahim Harabida expose ses œuvres en permanence et celles d’autres artistes dans sa galerie Bab Sbaâ.
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