Youssef Benjelloun, raconté par Ouafaâ Bennani, journaliste.
Natif de la ville d’Ouezzane, le 17 Mars 1942, l’artiste-peintre et sculpteur, Youssef Benjelloun, a fait des études sur les Arts Appliqués à l’Ecole de Casablanca, suite auxquelles il expose ses 30 sculptures taillées à la main.
Membre de la première association des artistes peintres marocains, Y. Benjelloun ouvre, en 1966, son cabinet de créations graphiques, puis, quelques années plus tard, s’envole vers l’Europe et les USA afin d’effectuer des stages de perfectionnement. Depuis, ses prestations plastiques se sont multipliées dans différentes galeries et événements plastiques, couronnés en 1985 par une grande exposition individuelle à la galerie Bab Rouah. Son engouement pour le travail associatif le motive à créer, en 2005, l’Association « Union Marocaine des Arts », dont l’objectif primordial est celui d’aider les artistes à s’exprimer, chacun dans sa spécialité.
Expositions :
•1976 : Exposition collective dans le passage souterrain du boulevard Mohammed V, à Casablanca.
•1977 : Exposition Collective à la Biennale Arabe de Rabat.
•1977 : Exposition collective à la salle des fêtes de Casablanca.
•1977 : Exposition collective à la Galerie Boutaina de Casablanca.
•1978 : Exposition Collective au club Méditerranéen lors du festival International des arts contemporains.
•1979 : Exposition collective à l’hôtel Méridien de Mohammedia.
•1985 : Exposition individuelle à la galerie Bab Rouah de Rabat.
•1985 : Exposition Collective à l’hôtel Méridien lors du Festival de Mohammedia.
•1985 : Exposition Individuelle à l’hôtel Royal Mansour de Casablanca.
•1986 : Exposition Collective dans la salle de l’Association du Bassin Méditerranéen.
•1987 : Exposition individuelle dans la galerie du Dawliz à Casablanca.
•1988 : Exposition Collective dans la galerie du parc de la ligue Arabe.
•1989 : Exposition Collective au Complexe Culturel du Mâarif à Casablanca.
•1989 : Exposition Individuelle à l’hôtel Royal Mansour de Casablanca.
•1989-1999 : Créations d’ateliers et réalisations de nombreuses œuvres sur commande pour particuliers et préfectures du Royaume.
•1999 : Exposition Individuelle au Royal Mansour à Casablanca.
•2000-2006 : Réalisations Artistiques pour les entreprises Nationales et Internationales.
•2005 : Il Crée l’Association « l’Union Marocaine des Arts » qui regroupe plusieurs artistes afin de les aider à s’exprimer chacun dans sa spécialité.
•2006 : Exposition collective au centre culturel de Sidi Belyout à Casablanca.
•2006 : Exposition collective au siège de l’Association Union Marocaine des Arts.
•2006 : Exposition Collective à la Résidence du Consul Général des Etats Unis.
•2007 : Médaille d’argent remise par l’Académie des Arts Sciences et Lettres de Paris.
•2007 : Exposition Collective au Siège de l’Association Union Marocaine des Arts.
•2007 : Exposition Collective à la galerie du théâtre Mohammed V de Casablanca.
•2007 : Exposition collective de Calligraphie à la Résidence du Consul Général des Etats Unis.
•2008 : Exposition collective à la galerie Art et Création de Casablanca.
•2008 : Exposition Individuelle au siège de l’Association ‘Casablanca Chicago’.
•2009 : Exposition collective à la galerie Art et Création
•2009 : Exposition collective à la chambre de commerce de Casablanca
•2010 : Exposition Individuelle au Royal Mansour Méridien
L’année 2007 marque la carrière de l’artiste avec l’obtention de la Médaille d’Argent qu’il reçoit de l’Académie des « Arts-Sciences-Lettres » de Paris. Patrimoine, traditions, calligraphie, paysages, bijoux entre autres richesses patrimoniales. Autant de thèmes, reflétant la mémoire marocaine et la personnalité de l’homme marocain dans différents domaines, sont les sujets qui constituent ses œuvres.
En effet, en déambulant à travers ses tableaux, nous sommes frappés par les thèmes évoqués par l’artiste tel celui de « L’atelier du tisserand», «Le sablier», «Les porteuses d’eau» et beaucoup d’autres où l’émotion est fortement éprouvée par Y. Benjelloun ; cet artiste qui ne s’est jamais détaché de ses racines envers lesquelles il voue un respect profond dévoilé par ses travaux mémorables et une nostalgie qu’il fait apparaître, à chaque fois, dans ses peintures. Ces dernières peuvent être comparées à celles des grands maîtres du figuratif respectant les plus fins détails des objets compliqués.
«Une figuration qui ne s’est pratiquement jamais écartée de son centre d’intérêt initial, celui de la ville natale de l’artiste, Ouazzane, petite ville du nord du Maroc connue pour son charme naturel, son atmosphère
doucement lumineuse et ses traditions enracinées.
Une ville dont l’artiste a peint les divers aspects sociaux, a inventorié les multiples expressions vitales et typiques, sondant la psychologie des gens toutes classes confondues, à travers des portraits mémorables, des scènes de genre d’un réalisme académique aux trouvailles si fraîches, si éloquentes, qui n’excluent ni imagination ni poésie», précise le critique d’art, Abderrahman Benhamza qui perçoit l’œuvre de Youssef Benjelloun comme une célébration coloriste descriptive dénotant d’un profond amour du terroir, dont les plus fins détails de son vécu sont recréés par l’artiste où couleurs, lumières, formes et chaleur humaine jouent un rôle important pour la visualité réelle de l’observateur. «Le sens d’observation de Youssef Benjelloun, très expérimenté, semble tirer le maximum de profit d’une réalité essentiellement mouvante et promise à l’évanescence.
Pour lui insuffler une seconde vie et lui imprimer un cachet intemporel, il semble aussi tirer du néant un mode de vie d’antan que les gris colorés et certains effets lumineux enrobent d’un air nostalgique », ajoute Abderrahman Benhamza qui le compare à un ethnologue ou un mémorialiste, ayant ce souci constant de capter et d’essayer de parfaire avec beaucoup de maîtrise et de conscience les éléments de son environnement.
Abderrahman Benhamza, Critique d’art :
Le parcours de l’artiste peintre et sculpteur Youssef Benjelloun est riche et s’inscrit de manière effective dans le paysage de l’art plastique au Maroc. Avec Melehi, Chebâa, Ben Allal, Cherkaoui (A), Gharbaoui et d’autres aujourd’hui célèbres, Benjelloun a fait partie de la première « Association des artistes
peintres marocains », constituée début de l’année 1961 et dont feu Moulay Ahmed Alaoui était alors le résident, comme il a cumulé, depuis cette date, un grand nombre d’expositions collectives et individuelles au Maroc et à l’étranger, approfondissant toujours davantage sa démarche et sa thématique figurative.
Une figuration qui ne s’est pratiquement jamais écarté de son centre d’intérêt initial, celui de la ville natale de l’artiste, Ouazzane, petite ville du nord du Maroc connue pour son charme naturel, son atmosphère doucement lumineuse et ses traditions enracinées. Une ville dont l’artiste a peint les divers aspects sociaux, a inventorié les multiples expressions vitales et typiques, sondant la psychologie des gens toutes classes confondues, à travers des portraits mémorables, des scènes de genre d’un réalisme académique aux trouvailles si fraîches, si
éloquentes, qui n’excluent ni imagination ni poésie.
Les natures mortes et les paysages participent de cette célébration coloriste avec la même exaltation descriptive et le même amour du terroir. La peinture de Youssef Benjelloun fait ainsi majoritairement dans la chronique sentimentale et la quête autobiographique. Précieuse et raffinée, la touche donne énergie et vigueur à des personnages hauts en couleur, à un éventail d’objets
locaux, usités ou inusités, qui font office de repères d’une mémoire sensitive délicate, tellement l’artiste met de passion et de technique à les évoquer.
L’ambiance de la vie quotidienne à Ouazzane est du fait recréée avec tous ses détails rendus par la pertinence des formes et des lignes, par un traitement si calibré de la lumière et la conception d’un espace aéré et réceptif. Le sens d’observation de Youssef Benjelloun, très expérimenté, semble tirer le maximum de profit d’une réalité essentiellement mouvante et promise à l’évanescence. Pour lui insuffler une seconde vie et lui imprimer un cachet intemporel, il semble aussi tirer du néant un mode de vie d’antan que les gris colorés et certains effets lumineux enrobent d’un air nostalgique.
L’artiste, qui a fait des études poussées en arts appliqués, connaît la valeur illustrative d’un trait, l’importance sémantique des nuances et des dégradés, et croit absolument à la qualité testimoniale de l’art à travers le temps. Aussi, ses représentations se donnent-elles tout ensemble comme des références socioculturelles et des jalons autobiographiques. Leur concordance identitaire avec le réel comme source d’inspiration est si étroite et foisonne d’enseignements. Au point de parler chez Benjelloun d’une approche comparable à celle d’un ethnologue et d’un mémorialiste. Avec ce souci constant de capter et d’essayer de parfaire, comme on saisit sur le vif et avec maîtrise, l’état et le comportement idiosyncratique des gens que l’artiste campe.
Mémorialiste, Benjelloun l’est aussi dans la subtilité de ses descriptions, le choix paradigmatique de ses motifs (notamment dans ses natures mortes), à travers l’émotion contagieuse qui circule dans ses formes, fortement ressentie dans ses scènes de genre et ses portraits surtout, créant chez le regardeur une interaction
juste et suscitant en lui un sentiment d’adhésion spontané. Parallèlement, on devine chez le personnage qu’est Benjelloun toute l’humilité mise dans l’élaboration de son travail, voire les vibrations d’une fibre humaniste (qui ne trompe pas chez l’associatif aguerri qu’il est par hypothèse), quant à l’écoute de son environnement avec lequel il a fini par faire corps. Les figures interpellées, masculines, féminines et de tous les âges, semblent naître tout naturellement sous son pinceau.
C’est important à souligner quand on le compare à d’autres figuratifs marocains qui, faisant œuvre d’art, basculent allègrement dans l’utilitaire et le décoratif. Youssef Benjelloun ne force jamais les choses, n’ayant d’autre idée en tête que celle de « réaliser » ses sujets, entités plastiques avant tout, d’essence ontologique pourrait-on dire, et nimbées d’une spiritualité revendiquée, où le sentiment du « vrai » est d’abord tendre allusion au contexte. Et tout devient finalement métaphore.
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