Source : Babelfan
Née en 1945 à Tétouan, Khadija Tnana est universitaire et ancienne élue locale, qui a occupé le poste d’adjointe au maire de Fès, chargée de la culture de 1983 à 1992. En 1993 elle rompt avec la politique sans renoncer à ses engagements pour se consacrer à la peinture. Autodidacte, Tnana a néanmoins toujours peint en dilettante. Sa première exposition personnelle a lieu en 1993.
Elle est présidente de l’association Forum de la créativité féminine et membre-fondateur de Ras el Hanout, groupement d’artistes des deux rives de la Méditerranée qui prône les échanges culturels. Elle vit et travaille à Fès et à Tétouan.
Khadija Tnana se situe dans un courant figuratif expressionniste. Ses peintures traitent du problème de la femme. Le thème du corps est récurrent chez elle, dominé par le sexuel, l’érotique. Sa mémoire est marquée par les scènes de hammam, traversées de corps gros ou maigres, lourds, fatigués ou agiles. Elle aborde également le thème de la mort, de l’émigration clandestine (représente des émigrés noyés dans la méditerranée, visages entassés, yeux et bouches béants), de l’Intifada. Mais c’est toujours le corps, le corps qui souffre, qui se meurt dans des tons de noir, de marron ou de bleu.
L’artiste utilise des matériaux naturels, terre, tissu, bois, papier, café. Elle utilise les supports les plus divers : carton, bois, papier, tissus et autres. Elle avait retrouvé des registres de la fin du 19ème siècle et en a fait sa série des palimpsestes. L’artiste exprime par ses oeuvres provocatrices l’injustice, le tragique de la condition féminine et l’irresponsabilité politique et sociale. Le passé politique de Khadija Tnana semble l’avoir rattrapé dans son parcours d’artiste. Ses oeuvres expriment sa fibre féministe et révoltée.
«Le corps des femmes dans mes tableaux est déchiré, nu, déformé. Je pense que ma sensibilité à la cause de la femme passe par ma peinture. L’homme est présent dans mes travaux pour d’autres raisons : il essaie de se saisir du corps de la femme à travers les parties sensibles de sa physionomie, car c’est tout ce qu’il voit d’elle.»
(Khadija Tnana)
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