ce ré enchanteur chevronné Voilà bien une composition atypique dont les ingrédients nous surprennent à plus d’un titre. Zoufri use d’une technicité hors pair en captant mimétiquement des flashs visuels et en les transposant sur une surface à première vue, méli-mélo.
En fait, il n’en est rien, car ce mimétisme fragmentaire, sert de relance frontale susceptible d’accrocher la vision et ipso facto, l’attention du regardant lambda. Le trait fondateur de ce premier rite plastique de passage, consiste en un choix minutieux de scènes habituelles à même de cristalliser de riches foyers sémantiques.
Des scènes qui renvoient à une multitude de situations vitales mais surtout à une foultitude de moments foncièrement humains. Une fois accroché, le regard est sitôt propulsé au sein d’un deuxième cercle initiatique, cette fois-ci orchestré par un jeu cinétique façonné de main de maître.
L’artiste évince toute éventualité d’une impression de fourre-tout par le truchement de techniques averties et sereines. D’emblée, un mouvement calculé qui ne laisse aucune composante de la surface plastique, statique et/ou immuable.
Chaque élément est en relation de mouvement de regard d’échange, d’enchevêtrement voire de collision. Tout-est-avec-et-rien-n’est-isolé. Mais cet être-avec plastique est profondément évocateur et amène le regardant au fin fond d’un tourbillon sémantique sciemment escompté par l’artiste.
On aurait dit, Zoufri sait d’avance qu’il peint pour un espace urbain où sa peinture est condamnée à être répétitivement scrutée par des badauds habituels.
Autant leur offrir de quoi ressourcer en permanence leur lancinante quête de sens. Pour réussir son ingénieuse démarche, l’artiste compose et recompose son jeu cinétique. Le corps humain et/ou animal en est un exemple éloquent.
Humain, ce corps court, joue, marche, danse, fait du sport…etc. Et dans cette parade sensu-actorielle, ce corps est ou bien scrupuleusement habillé, ou bien en relation avec un ballon, une canne, un fusil de tbourida, un anneau, des castagnettes, une pile de documents, une poussette, des rouleurs…etc.
Bref, une pléthore d’éléments-compléments qui corroborent, volens nolens, cette impression créée de toutes pièces, de situations vitales foncièrement humaines.
Animal par ailleurs, le corps est en multi-postures de rapacité, de chute libre, d’ailes battantes, de trot, ou encore de nage contre-courant ou transitoire…etc. un cirque de vie où la scène est de complicité avec le corps humain culturellement connoté.
Parfois, l’artiste n’omet pas de décanter de cette construction iconique, des symboles, en l’occurrence, la main humaine et la plume animale. Demeure le troisième cercle initiatique par le biais duquel l’artiste auréole son jeu plastique.
L’habillage esthétique qui consiste en une composition de couleurs et de formes qui interpelle le regard à la quête du sens. Des interfaces chaudes et vivantes qui ont chassé les reliefs pastel en faveur des teintes criantes.
L’artiste sait que le vivant et le mouvementé ne vont pas avec les couleurs froides. Voilà bien un artiste qui nous ré enchante selon trois phases créatrices parfaitement planifiées, de quoi scruter ses sorties toujours inédites et originales.
Dr. Morad Riffi Alami
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