Albert Pilot est né en 1922 à Flers (Normandie), qu’il quitte à l’âge de seize ans, pour se lancer dans un périple aventureux qui mène au Maroc, où il s’installe en 1948, après avoir exercé une quinzaine d’activités différentes.
Artiste peintre de renom, il consacre une partie de son activité à l’étude de l’astronomie, utilisant sa technique picturale pour décrire les beautés du cosmos. En 1992 il découvre, neuf ans avant les grands astronomes, que Pluton n’est pas une planète mais un noyaux cométaire capté par le système solaire. Réunissant des bénévoles, il construit l’observatoire de Rabat.
L’univers, les galaxies, les nébuleuses et le système solaire font l’objet d’expositions et de projections commentées. Ses émissions de radio ont éveillé l’intérêt du grand public pour la connaissance de l’astronomie.
Source : l’économiste (http://www.leconomiste.com/article/albert-pilot-la-memoire-artistique-de-rabat)
Fuyant la persécution allemande, il s’installe au Maroc. Ses toiles figurent dans les musées les plus prestigieux La vie d’Albert se résume à celle d’une existence consacrée entièrement à l’art. Il suffit de lui rendre visite pour s’en convaincre. Dans la Lyre, son atelier du boulevard Mohammed V à Rabat, une ambiance particulière attend le visiteur. Après avoir franchi la partie avant du magasin consacré à la brocante et l’antiquité, apparaît l’atelier.
Un endroit où la lumière du jour caresse tendrement des dizaines de toiles représentant la splendeur des paysages de diverses régions du Maroc. Albert Pilot est né en 1922 à Flers, un petit village normand de France. Sur les bancs de l’école, il affirme déjà sa vocation d’artiste-peintre. Ses cahiers sont déjà remplis de croquis et paysages exécutés avec une dextérité remarquable. Son père mort, il devra quitter l’école très tôt pour subvenir aux besoins des huit membres de sa famille.
C’est ainsi qu’il se retrouvera à enfoncer des clous à longueur de journée dans une menuiserie. Mais l’apprenti brillant ne s’accommode guère de cette situation. Il décide de partir pour Paris à la recherche d’un destin meilleur. Sans d’autres ressources que de maigres économies, il tente l’aventure.
A la ville des lumières, il ne chômera guère. Son oncle, richissime industriel, subviendra à ses besoins et l’introduira dans les sphères de l’élite financière.Durant la seconde guerre mondiale, Albert Pilot connaîtra la dureté de la prison et la disparition de nombreux êtres chers. Une fois encore, le destin l’entraînera vers d’autres cieux. Fuyant la persécution allemande, il entamera un long périple dont la destination finale sera le Maroc.
Le regard éveillé de l’artiste ne restera pas indifférent à ce mélange chatoyant de couleurs et de scènes qui, quelques décennies auparavant, avait charmé Delacroix. Il choisit de s’installer à Khouribga. C’est le début d’une longue série de voyages.
Sa passion pour la peinture et la poésie lui fera découvrir la beauté du Maroc. Les heures dramatiques et les épisodes sanglants du Protectorat n’entameront en rien sa passion et son amour pour le Maroc. Au plus fort de la crise, il se range du côté de ses amis marocains. A l’Indépendance, Albert Pilot s’installe définitivement à Rabat. Une ville à laquelle il est demeuré attaché depuis près d’un demi-siècle. Très vite, cet artiste hors du commun suscitera l’intérêt du public. Il sera sur tous les fronts.
Pendant près de deux ans, il animera sur les ondes de la RTM une émission de vulgarisation dans le domaine de l’astronomie. Le succès ne se fera pas attendre. L’audimat monte en flèche et une avalanche de courriers déferle. Pas moins de 7.000 lettres de félicitations lui seront adressées. Ses recueils poétiques seront préfacés par les grandes plumes de l’Académie française.
Inlassable, il n’en abandonne pas moins sa passion pour la peinture. Une persévérance qui lui vaudra la reconnaissance de Feu Hassan II qui lui commandera une centaine de tableaux. “La présence de mes toiles dans plusieurs palais du Royaume est une marque et une reconnaissance inestimable”, affirme-t-il. Une reconnaissance que lui renouvelleront les chefs d’Etat qui visiteront son atelier, tels que Ronald Reagan ou de nombreux Princes du Golfe.
Le succès n’a changé en rien les habitudes de cet homme chez lequel la simplicité semble être innée. Hiver comme été, son mode de vie n’accuse aucun changement. De bonne heure, il se dirige chaque matin en compagnie de son épouse à son atelier, où il s’applique a assouvir sa passion pour l’art. Forte de 3.000 toiles, son oeuvre n’est pas encore achevé.Le poids du temps ne semble point avoir pesé sur cet homme souriant. C’est avec grande satisfaction, qu’il contemple les années écoulées, et en particulier le temps vécu au Maroc.
Abdelfattah BERHIL
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