Source : Arcadja
Meriem meziane est née en 1930 à farjana (melilia), au nord du maroc. Elle fait ses études classiques à larache, ville où son père avait le poste de général en chef de la région sous l’occupation espagnole avant de devenir, après l’indépendance, le premier maréchal de l’armée marocaine. autodidacte, elle fait sa première exposition en 1953 à malaga (espagne), puis expose dans différentes villes du maroc.
Elle entre ensuite à l’ecole des beaux-arts san fernando à madrid. en 1959, elle obtient le diplôme de professeur de dessin et de peinture. elle vit à madrid avec sa famille. Ses peintures nostalgiques puisent leurs thèmes dans les scènes typiques, l’architecture, les paysages du sud marocain, et plus particulièrement, ceux des régions du dadès, du ziz et du haut atlas.
Femmes parées de fleurs, bijoux traditionnels, hommes et femmes en activité agraire ou participant à des fêtes, mariées du sud ou de fès, peuplent le cadre traditionnel de ses toiles peintes dans un savant camaïeu dans lequel s’organisent les chromatismes dominants de bleu, de rouge et d’ocre. 106 x 75 cm signée en bas à gauche huile sur toile
Article paru dans Maroc hebdo, avril 2009 :
L’une des grandes figures féminines de la peinture marocaine est disparue. Mériem Méziane est décédée le 29 mars 2009 à Madrid, à l’âge de 79 ans. Fille du maréchal Mohamed Méziane, elle est l’une des premières femmes arabes à avoir exposé ses oeuvres. Autodidacte, elle monte, en effet, sa première exposition en 1953 à Malaga, en Espagne, puis expose dans différentes villes du Maroc. Ces premières expériences réussies confirment son talent inné et la poussent à continuer sur sa lancée.
Elle entre, alors, à l’Ecole des Beaux-arts San Fernando, à Madrid, où elle obtient, en 1959, le diplôme de professeur de dessin et de peinture.
Dans son oeuvre, Meriem Méziane a su célébrer la beauté des paysages et le charme des habitants du Maroc.
Enchantement
Ses toiles évoquent l’enchantement des Milles et une nuit ou plus particulièrement des narrations hispano-musulmanes du Collier de la Colombe. Orient et occident se touchent, les figures surgissent des mosaïques romaines d’Afrique du Nord, l’art byzatin imprègne.
Ce n’est pas pour rien que José Rogelio Buendia, professeur d’histoire de l’art à l’université de Madrid, a désigné Meriem Méziane comme «une ambassadrice autorisée d’une culture tant proche et différente que nous avons à côté, celle d’un pays frère par l’histoire, la civilisation et le sang.»
Certes, nombreux peintres sont tombés amoureux des paysages marocains, mais Meriem Méziane, de par sa sensibilité artistique, sa formation académique, sa culture islamique et occidentale, a dessiné l’âme marocaine dans sa profondeur.
La Vista de Fes, datée de cette année, consacre la cité dans sa grandeur tant spirituelle qu’humaine. Ses minarets et ses mosquées verts malékites surplombent l’or des paisibles bâtiments civils alors que les obscurs cyprès apportent le contrepoint émotionnel et nostalgique.
Le coup de pinceau fascinant de Meriem Méziane fait aussi découvrir les prodigieuses kasbah rougeâtres des vallées de l’Atlas: Dadés, Ziz, Aït Benhaddou. Mais, pas seulement. Il immortalise l’identité de la femme d’Afrique du Nord, perpétue ses habitudes, déploie ses toilettes et ses bijoux et magnifie un passé glorieux.
Meriem Méziane a décrit les femmes de la vallée du Magdaz au moment où elles se préparent pour assister à la fête du mouton (Aïd El Kébir). Elle dévoile, ainsi, leur costume traditionnel et leur parure cérémoniale, particulièrement, le Talgamut. Ce bijou du Haut-Atlas central à décor émaillé vert, rouge et jaune composé des pièces de monnaie couvrant le front.
Comme un explorateur des âmes et des coeurs, Meriem Méziane s’est tracé une vocation d’anthropologue. Une sorte de sondeuse et un témoin de son temps.
Avec sa disparition, c’est un pan de l’histoire picturale marocaine qui s’en va.
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