Source : http://www.marokino.info/fr/article/34064
Triste nouvelle pour le monde de l’art plastique et architectural marocain ! L’architecte et peintre, Elamine Demnati, s’est éteint, samedi dernier. Une étoile artistique hors pair vient de s’en aller.
L’homme, qui a tiré sa révérence le week-end dernier, a brillé de mille feux dans les domaines de la peinture et de l’architecture. C’est au début des années soixante-dix que le défunt a franchi la grande porte du monde de l’art. Il lui aura fallu parcourir tout un long chemin pour faire ses preuves dans cet univers. Grâce à son talent, l’artiste a pu se frayer une place parmi les grandes signatures de l’art plastique national. Sa passion l’ayant toujours guidée, en 2015, pour ceux qui s’en rappellent, il inaugurait sa galerie «Demnati Art Gallery» à Agdal à Rabat où il dévoilait ses toiles et ses travaux au public lors d’une exposition organisée le 21 novembre 2017 et constituée d’une vingtaine de sérigraphies, dessins et travaux de céramiques.
A travers cette galerie, l’artiste ne voulait pas uniquement présenter son travail dans cet espace, mais aussi donner plus de visibilité aux autres artistes, notamment les jeunes. «Individualiste, asocial, solitaire, sensible à fleur de peau, écorché vif, fragile, franc, un peu fou, impatient et fantasque, réservé et agressif, il refuse le groupe et le dialogue, mais se sent rejeté», écrivait le critique d’art Michel Bouvard à propos du regretté. Talentueux, Elamine Demnati a laissé son empreinte dans le domaine de l’architecture, grâce à sa touche originale. Il n’a guère opté pour l’architecture contemporaine, mais a puisé dans le patrimoine marocain pour l’intégrer dans ses travaux.
El Amine Demnati « voulait à la fois briller dans le monde des peintres et compter parmi les architectes importants du pays, écrivait le critique d’art Aziz Daki. Les premiers lui refusaient l’entrée à leur corporation. Les seconds trouvaient qu’il touchait à trop de formes à la fois pour être totalement architecte. Au bout du compte, il aura mené un combat sur deux fronts : la peinture et l’architecture. Il n’est sorti vainqueur ni de l’un, ni de l’autre. Les peintres faisaient des expositions sans jamais lui demander de s’associer à eux. Les architectes le citaient très rarement quand ils parlaient de leur métier. Mieux. L’artiste a ajouté un « El » à son prénom pour se distinguer du défunt Amine Demnati. Sans succès. La jeune histoire de la peinture au Maroc est trop étroite pour faire de l’espace à deux artistes qui portent le même nom. articulation hésitante, hachée, qui donnait de l’épaisseur à ses propos.
El Amine Demnati est un original qui ne laissait pas indifférent son vis-à-vis. Le critique d’art Michel Bouvard l’a très bien décrit dans une monographie consacrée à l’artiste : « Individualiste, asocial, solitaire, sensible à fleur de peau, écorché vif, fragile, franc, un peu fou, impatient et fantasque, réservé et agressif, il refuse le groupe et le dialogue, mais se sent rejeté ».
La photo que nous publions date de 1975, à l’occasion d’une exposition à la galerie Bab Rouah. On y voit Demnati expliquant son œuvre au ministre des affaires culturelles de l’époque, Haj M’hammed Bahnini, accompagné de son secrétaire général le défunt Belarbi Alaoui.
Une grande exposition d’El Amine Demnati est prévue en marge du Congrés international des Maires des villes du monde, qui aura lieu àRabat en octobre prochain.
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