Source : http://www.maghress.com/fr/lematin/24361
Né à Tétouan en 1946, Mohamed Drissi a cherché dans les études des réponses à ses multiples questionnements. D’abord à Tétouan, ensuite à Paris, Barcelone, Bruxelles, et enfin New York. Chacune de ces étapes a été importante dans le parcours de cet artiste.
S’inscrivant dans l’universalité de la création, Mohamed Drissi a réussi à réaliser des installations d’une beauté hallucinante et à exorciser ses peurs et ses angoisses. Tous ces corps hideux, déformés et difformes, ces yeux globuleux ou durs, ces têtes désarticulées qui ont peuplé ses uvres, n’ont été, en fait, que les visions arrachées à une enfance malheureuse et fragile.
«L’oeuvre de Mohamed Drissi ne s’explique et ne s’éclaire que par sa vie. Vie ardente, confuse, tumultueuse, compliquée. Curieux de tout, il lui faut toujours une passion pour motiver et situer son oeuvre », soulignait le critique d’art Michel Lisbonis. Dans ce sens, la vie de Drissi aura été, jusqu’au bout, ce songe inachevé, cette recherche profonde et incantatoire des secrets de la vie.
Source : http://www.maghress.com/fr/lematin/28875
Au premier regard, l’œuvre de Drissi s’apparente à un interminable imbroglio, une sorte d’incommensurable chaos qui, de par la force de ses couleurs, la fermeté de ses traits et la violence de ses formes ne saurait laisser indifférent, a indiqué son compagnon de longue date, le peintre Mohamed Lafkih Regragui.Cette œuvre, qui étonne et angoisse par son penchant prononcé pour le grotesque et le burlesque, la spontanéité de sa couleur et le tragique de son expression, laisse transparaître la brutalité d’une indicible pression, la vigueur d’une sorte d’inquiétude métaphysique, tant et si bien que la peinture de Mohamed Drissi est peuplée de corps androgynes, des corps qu’il essayait de dépouiller de leur chair et ne laisser que la peau sur les os avec des têtes toujours peintes sous forme de masques, laissant le récepteur coincé par ce paradoxe de vouloir rire et d’avoir peur, expliquait dans un entretien à la MAP, le critique d’art Mouline Laâroussi, au lendemain de la disparition de feu Mohamed Drissi.
Pour M. Laâroussi, l’œuvre picturale du défunt reste inclassable et appartiendrait, toutefois, à un courant qu’on peut qualifier d’expressionniste, quoique, pour mieux cerner le personnage et le travail de l’artiste, il dresse un parallèle entre Mohamed Drissi et le peintre italien Amedeo Modigliani (1884/1920).Ce dernier en 1914, peignait des corps mais ne se positionne ni dans l’impressionnisme qui touchait à sa fin à l’époque, ni dans l’abstrait naissant, ni dans le cubisme qui dominait.
Et pour cause, l’œuvre de Mohamed Drissi ne s’explique et ne s’éclaire que par sa vie : une vie ardente, confuse, tumultueuse, compliquée, relevait de son côté le critique d’art français, Michel Lisbonis, arguant que la rudesse de la région nord du Maroc, dont il est originaire, lui a révélé la beauté de la vérité et, pour l’atteindre, Drissi n’a qu’un moyen: dessiner, peindre, sculpter. «J’entends par là s’exprimer par signes, s’exprimer par des moyens plastiques, se manifester en communiquant ce qu’a enregistré son regard et s’est réfléchi dans son cerveau. La manière de le faire compte peu», explique-t-il.
A plusieurs égards, la vie de Drissi fut un songe, un poème toujours ébauché, jamais réalisé, une recherche profonde et incantatoire des secrets insaisissables de la vie. Il en cherchera la solution dans la multiplication des formes et des figures. Et c’est précisément dans cette tendance que s’inscrit aussi sa sculpture, comme l’écrivait Françoise Devalière, dans un livre qu’elle lui avait consacré : Drissi joue avec le pinceau, avec les formes, avec les matériaux. Il construit, découpe, colle, soude, burine. L’important c’est la forme, celle qui existe et qu’on transforme (…). D’un arbre, il fabrique un homme qui marche.
Né à Tétouan, le 4 mai 1946, Mohamed Drissi a entamé ses études à l’école des Beaux-Arts de Tétouan, en 1963. En 1968, il est à l’école supérieure des Beaux-Arts de Paris, puis à l’école supérieure des Beaux-Arts S. Jorge de Barcelone, en 1970. En 1973, il étudie à l’Ecole supérieure d’Arts et d’Architecture de Bruxelles, avant de rejoindre, en 1980, The School of visual arts de New York.
Tombé sous le charme de la ville sorcière de Tanger, après avoir exposé dans de nombreuses capitales européennes, il est devenu, dans son atelier, tour à tour, potier, ferronnier, ciseleur, taillandier, tanneur et tailleur. A partir de 1981, il se consacre à la peinture, la sculpture et la gravure principalement. Spécialisé dans l’art thérapeutique, il obtient le 3e prix à la 5e exposition internationale du réalisme en Italie (Genova).
Il décède le en mars 2003 à Paris.
PRINCIPALES EXPOSITIONS INDIVIDUELLES
2011 : Galerie Arcanes, Rabat
1989 : C.C.F, Rabat ; Bibliothèque espagnole, Tétouan
1988 : C.C.F, Tétouan
1987 : Salle d’Art moderne, Tétouan
1986 : C.C.F, Tétouan
1985 : Centre culturel espagnol, Tétouan
1981 : Association socioculturelle du Bassin méditerranéen
1979 : Caja municipal de ahorros, Pampelune, Navarre, Espagne
Galerie La Mandragora, Madrid
1978 : Galerie Alonso Berruguete, Valladolid, Espagne
1977 : Bibliothèque espagnole, Tanger ; C.C.F, Tétouan
1975 : Caja municipal de ahorros, Pampelune, Navarre, Espagne
1974 : Caja municipal de ahorros, Pampelune, Navarre, Espagne
Galerie Doncel, Pampelune, Navarre, Espagne ; Hôtel Tafi lalet, Marrakech
1973 : Caja municipal de ahorros, Pampelune, Navarre, Espagne
Caja municipal de ahorros, Tafalla, Sanguesa, Espagne ; Hotel Olid Melia, Valladolid
1971 : Caja municipal de ahorros, Pampelune, Navarre, Espagne ; Galerie Mohokom, Stockolm
1969 : Salle du Café Manila, Tétouan ; Galerie Mokum, Amsterdam
Bibliothèque américaine, Tanger ; Service culturel du Consulat Général des USA, Tanger
1968 : 5e exposition Santa Margarita Ligure à Gênes, Italie
Villa du Directeur de la Bibiliothèque américaine, Tanger
Mission culturelle américaine, Rabat, Fès, Casablanca
Salle du Consulat Général des USA, Tanger ; Bibliothèque espagnole, Tétouan
1967 : Salle du Consulat Général des USA, Tanger ; Bibliothèque française, Tétouan
Mission culturelle américaine, Rabat ; Bibliothèque espagnole, Tétouan
1966 : Bibliothèque espagnole, Tétouan ; Exposition peinture marocaine, Fès
Bibliothèque française, Tétouan ; Bibliothèque américaine, Tanger
1965 : Bibliothèque américaine, Tétouan ; Exposition association Nebras Dar El Fikr, Tétouan
Exposition à la Direction Générale des Beaux-arts, à l’occasion de l’anniversaire de l’UNESCO, salle Mohamed V, Rabat
1964 : Foyer culturel américain, Rabat ; Bibliothèque américaine, Tanger
1962 : Exposition Jeunesse et Sports, Tétouan
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