Né en 1936 à Fès, Karim Bennani entreprend des études commerciales qu’il abandonne en 1951 pour suivre les cours de l’Académie des arts de Fès. Il est admis en 1954 à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-arts de Paris, à l’Académie Julian et à l’Atelier Charpentier. La Galerie du Bac à Paris lui consacre une exposition en 1957. La même année, il est invité à la 2ème Biennale d’Alexandrie et, en 1963, il expose avec Farid Belkahia, Maurice Arama, Mohamed Ben Allal… à la Galerie Charpentier à Paris.
De retour au Maroc, Karim Bennani continue la peinture et se consacre également à la décoration et à l’animation d’espaces. Il crée, en collaboration avec Hassan Slaoui, une galerie d’art à Rabat, Structure BS, qui va permettre à de nombreux peintres d’exposer leurs travaux (de 1974 à 1984).Il participe au premier congrès de l’Union des artistes plasticiens arabes à Baghdad en 1974. Il est l’un des fondateurs de l’association marocaine des arts plastiques, A.M.A.P, dont il assume la présidence pendant plus de vingt ans.
Il vit et travaille à Rabat où il a créé une fondation regroupant les oeuvres de 40 artistes marocains et internationaux.
Les débuts de Karim Bennani portent sur les formes et rythmes du visage traités d’une manière anecdotique dans des couleurs vives. Il s’oriente ensuite vers la calligraphie arabe qui transparaît à travers un ensemble de lignes articulées d’une manière gestuelle. Viennent s’y ajouter des astéroïdes qui envahissent parfois toute la toile et qui semblent issus des étoiles de l’art traditionnel musulman. Il s’investit dans la réalisation de fresques murales, de tapis muraux, Empreintes sur tapis, et dans les reliefs en bois. Son expression plastique est dépouillée et totalement abstraite, toute en courbes dans un chromatisme intense ou dans un monochromatisme, principalement le blanc.
Le goût initial de Karim Bennani pour l’informel et la richesse des matières, longtemps contrarié par la quête de la pureté des lignes, trouve son équilibre dans les symbioses récentes où l’ordre et le chaos s’exaltent mutuellement, s’effleurent, s’interpénètrent. L’artiste opère un véritable effort de synthèse, celui du moment. Il reste fidèle à la courbe première et témoigne d’une signifiante vigueur expressive.
«Je peins pour moi-même et pour être aimé. Peu importe que mes toiles se vendent ou non, cela m’est égal car l’art est consubstantiel à mon être. J’y puise mon équilibre, j’y retrouve mon moi dans sa totalité.»
(Karim Bennani)
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