Amira AL RAUDHY : La médecine et l’art étaient une affaire de famille. Mon grand père était médecin et architecte, mon père médecin, peintre et sculpteur. J’ai suivi le même chemin en commençant par faire médecine tout en choisissant dentaire, une discipline que je considère relever parfois de l’art. A mon sens, créer de beaux sourires, c’est artistique. Toutefois, les toiles et les pinceaux ont accompagné chaque étape de ma vie. Pour moi dessiner, c’est comme l’air que je respire, je ne peux pas m’en passer, c‘est vital pour moi de dessiner et peindre. Je ne cesse de chercher à améliorer mon rendu artistique, en y rajoutant des couleurs,  en m’inspirant des grands peintres surtout quand j’étais  à Paris.

En quoi, la femme qui est au centre de vos tableaux est-elle une partie de vous-même, de votre pays le Yémen et du monde arabe?

La femme de mes tableaux est libre. Les différents gestes que je traduis expriment différentes formes de cette liberté. Je n’aime pas trop qualifier cette femme d’arabe parce que je veux qu’elle soit moderne, courageuse, à la recherche d’une liberté de penser, une femme tout simplement fière de sa sensibilité, de sa féminité et qui assume ses sentiments et ses choix. Car la femme est femme avant d’être arabe ou autre.

Votre peinture est donc engagée et pas un simple hobby ?

Au début, je n’avais aucune prétention et donc c’était certes pour moi un simple hobby. Depuis, je me suis lancé le défi de faire de mon hobby un parcours professionnel, arriver à exposer, consacrer tout mon temps et mon énergie à cette activité que j’ai toujours aimée. Mon rêve est de partager  avec le public, quand quelqu’un admire un de mes tableaux je ressens un réel plaisir.

Pensez-vous que la vie artistique au Maroc est  assez riche et ouverte à de nouveaux talents ?

Oui je le pense très fort. C’est grâce à cette ouverture et à des gens qui s’intéressent à l’art comme Mme Mezouar que je crois avoir une chance.

Quand comptez-vous exposer une seconde fois?

Je suis en train de préparer une exposition prévue dans six mois ou la femme sera au centre de mes tableaux et j’espère que les gens vont tous  se retrouver dans chacune  de mes