Source : Oujdacity
D’une Jeune fille timide, studieuse et sérieuse ; Bouchra Tabouy s’est transformée avec le temps en une femme avec un penchant vers l’art plastique, les contes et en particulier, vers la poésie. L’écriture et les couleurs la déchaînent vers son monde à elle seule où elle est toujours à la quête du beau et du parfait. « Jeune fille, je brillais dans mes études à la faculté où j’ai décroché ma licence en littérature française – option linguistique – et ; après une année de chômage de luxe, j’ai intégré le Centre Pédagogique Régional (CPR) de Rabat en 1997 où j’ai fait mon début dans le secteur de l’enseignement ……secteur qui représentait pour moi une certaine revanche a cet enseignement ancien et canonique dans lequel l’élève n’était qu’un simple récepteur dans l’obligation d’apprendre sans comprendre » avait-elle précisé .
Pour en savoir plus sur l’enseignante artiste et poétesse Bouchra Tabouy, nous l’avons invité à notre jeu de questions/réponses auquel elle s’est aimablement prêtée en nous accordant cette interview :
LMDS : Pourquoi l’art plastique et quelle école vous attire le plus et pourquoi ?
B.Tabouy : Je suis attiré par les œuvres d’Henri Matisse, de Chaïbia et un peu du surréalisme mais, ce qui m’attire le plus chez ces différentes sources se sont surtout les couleurs.
L’art, en général, représente pour moi une sorte d’évasion, d’élévation vers le beau et le parfait : la peinture me procure cette joie et cette quiétude spirituelle dont tout un chacun a l’ultime besoin pour vivre en harmonie. La peinture peut même devenir une séance de thérapie psychique et ses vertus dépoussièrent notre quotidien
Lors de mon enfance, j’étais autodidacte car je dessinais à ma guise, n’importe où et n’importe comment. Mes dessins étaient généralement des portraits de visages féminins que ça soit sur les dos de mes cahiers ou même sur mon tablier de collégienne. C’est ce qu’on appelle « l’art naïf ». Au fil du temps, ma vision sur la peinture a pris un nouvel élan. En effet, la toile, pour moi, bien qu’inerte doit susciter l’observateur à agir, à formuler des hypothèses et aussi à poser des questions pertinentes pour pouvoir décoder l’état d’âme de l’artiste….
Ainsi l’école impressionniste dont Henri Matisse est l’un des précurseurs m’a donné cette opportunité de vaincre ma timidité et de donner libre cours au choix des thèmes et des couleurs.
En réalité la vie que nous menant tombe parfois dans l’aberration ainsi ; j’ai opté aussi pour l’école surréaliste car elle me permet non seulement d’exhiber mes rêves et mes attentes mais aussi de tourner en dérision des faits. La forme prend une autre dimension celle qui surpasse la loi de la raison. Cette dimension exagérée met en relief des non-dits qu’il faut chercher à travers la plume et la couleur
LMDS : Un petit mot sur le parcours et les expositions artistiques comme palmarès Bouchra Tabouy ?
B. Tabouy : J’ai participé avec mes poèmes engagés dans un recueil Maghrébin : « 100 poètes pour l’union du grand Maghreb » dont l’écrivain feu Sidi Ahmed Abdelmalek El Bakkali fut le concepteur du projet qui se trouve à la bibliothèque nationale de Rabat. Je suis membre de la ligue des Ecrivaines Marocaines (LEM) et mon premier recueil est en court de préparation.
LMDS : que pensez-vous justement ; de cette exposition virtuelle en ces temps de confinement ?
B.Tabouy : L’exposition virtuelle vient d’une idée qu’on a développé dans notre atelier de peinture « nouvel élan » encadré par l’artiste Iman ferhati qui est ma cousine et la directrice Zoubida Assouli: on a envisagé exposer nos tableaux au centre culturel de Kenitra. Mais vu les conditions actuelles : pandémie du Covid-19 on a opté pour les normes de sécurité pour diminuer l’expansion du virus. En effet l’exposition a pris l’issue d’une exposition virtuelle via youtube. Notre objectif est de semer des ondes positives en ces moments de confinement et aussi une occasion de manifester notre solidarité en versant le revenu des toiles au compte bancaire pour la gestion du corona virus
LMDS : quelle inspiration artistique de la poésie ?
B.Tabouy : Concernant mes inspirations poétiques, vous allez vous étonner si je vous dis que mes lectures sont si peu mais bien ciblées en même temps. La lecture pour moi, ce n’est pas de citer une panoplie de livre pour émouvoir mon interlocuteur. D’ailleurs je soutiens l’idée qui dit: « une tête bien faite vaut mieux qu’une tête bien pleine ».
Par contre j’aime lire et m’être inspirée de certains recueils en français ou en arabe: Je citerais par exemple Victor Hugo, Lamartine, Charles Baudelaire, Mahmoud Darwich, Sidi Ahmed abdelmalek al Bakkali
LMDS : Tes toiles sont inspirées de tes poèmes ou l’inverse ou bien ce sont là deux mondes à part sans aucune connexion ?
B.Tabouy : Votre question est pertinente, et ma réponse vous semblerait un peu contradictoire, en fait la majorité de mes poèmes sont souvent inspirés des illustrations de personnes que je connais ou que je ne connais pas. Actuellement mes poèmes sont inspirés des toiles de peintres Marocains talentueux comme Souad hanawa, Abdelali Didouh, Iman Ferhati et du peinture tunisien Wissem Abdelmoula .
Ma peinture et ma poésie sont deux galaxies en parallèle. Je préfère, pour l’instant garder une certaine distanciation et être comblée de deux bonheurs au lieu d’un. Avec le temps et la maturité spirituelle, je ferais somptueusement l’amalgame de ces deux univers. Par conséquent mes humbles tableaux seraient une source d’inspiration pour les autres !!
Entretien réalisé par Mohammed Drihem
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