Source : http://hebdo.ahram.org.eg/NewsContent/999/5/25/4241/Mohamed-Sarghini,-ma%C3%AEtre-des-couleurs.aspx
Certains artistes peintres survivent grâce à leurs oeuvres jusqu’à après leur mort. Parmi eux, il y a lieu de nommer Mohamed Sarghini, un artiste marocain décédé en 1991. A la Villa des arts de Rabat, une centaine de tableaux signés par le défunt artiste-enseignant attirent l’attention des visiteurs.
Né en 1923 à Larache, Mohamed Sarghini voyait, depuis sa tendre enfance, les couleurs dans toute leur splendeur. La cause ? Sa ville natale est une belle palette de couleurs vives, multicolores et guillerettes. Par-ci les bonnes vieilles maisons bleues, par-là les liliacées violettes, cramoisies, ou d’un vieux rose rappelant vaguement l’heure du coucher du soleil. La ville regorge également d’arbrisseaux vert bouteille, vert glacé et vert pomme. Le gazon, lui, y pousse partout. De ce fait, Sarghini ne pouvait pas ignorer l’omniprésence des couleurs dans sa vie. Enfant, il vouait un amour sans pareil au dessin, à la peinture et à la sculpture. Il dessinait, bien évidemment, la beauté des ruelles de sa ville fétiche. Et quand il sculptait des corps humains, son imagination ne le menait pas plus loin que la pudeur des Marocaines du Nord, vêtues de djellabas et de haïks. Adolescent, il a décidé de poursuivre ses études en beaux-arts. Le baccalauréat en poche, il s’inscrit à l’Ecole artistique San Fernando de Madrid. Celui qui s’exprimait couramment dans la langue de Cervantès aimait également la beauté de l’Andalousie de ses aïeux. D’ailleurs, un grand nombre de ses tableaux témoignent de cette inclination. En 1941, il expose pour la première fois dans sa vie. Nul besoin n’est de préciser qu’il a préféré le faire à Larache, son premier amour.
Les années 1950, elles, ne pouvaient qu’affirmer le talent de cet homme hors pair. En 1950, il obtient son diplôme de dessin et de sculpture. En 1956, Sarghini est nommé, au grand bonheur de ses admirateurs, directeur de l’Ecole nationale des arts et métiers artistiques de la ville de Tétouan (au nord du Maroc). Une année plus tard, il devient le directeur de l’Ecole nationale des beaux-arts de la même ville et il l’est resté jusqu’en 1987. Soit quatre ans avant sa mort. Indéniablement, ce « maître des couleurs » a daigné former deux générations de peintres et de sculpteurs du Maroc contemporain.
« Nous le chérissions tant. Il parlait des aquarelles, des gouaches ou de l’art en général comme il le faisait pour désigner des membres de sa famille. Il commençait la quasi-totalité de ses phrases par : artistiquement parlant. C’était un maître des couleurs, comme on n’en fait plus », témoigne Dalal Belmaalem, une ancienne élève de feu Mohamed Sarghini. « Ce n’est pas pour rien que le roi Mohamed V l’a nommé pour le poste du premier Marocain directeur d’une école nationale des beaux-arts. Avant, ce poste était l’apanage des artistes français et espagnols », ajoute-t-elle.
Une oeuvre immortelle …
Pour beaucoup de connaisseurs, qu’ils soient des Marocains ou des étrangers, l’oeuvre de cet artiste est l’exemple éloquent de la modestie, de l’abnégation et de la générosité. Mohamed Sarghini a réussi, avec brio, à transmettre son savoir-faire et a pu déceler des milliers de jeunes talents, non sans les encourager à percer dans le monde artistique.
Son exposition, qui se poursuit jusqu’au 10 décembre prochain à la Villa des arts de Rabat, illustre la vision du pays pour la promotion de la culture nationale. De même, il y a quelques mois de cela, le ministère marocain de la Culture a procédé à l’édition d’un ouvrage qui porte sur une grande partie de ses travaux. De quoi léguer aux générations futures une rétrospective sur le travail de l’artiste-humain.
Source : http://www.fondationcdg.ma/exposition-hommage-mohamed-sarghini-0
Rendre hommage à un artiste c’est surtout reconnaitre son talent et la place qui est la sienne, affirmer l’admiration que l’on porte à son travail. La Fondation CDG et la Fondation ONA se sont unies pour rendre hommage à une personnalité emblématique ayant fortement marqué la production artistique marocaine. Mohamed Sarghini fut un précurseur et un promoteur de l’art. Il suffit d’évoquer la région de Tétouan pour que tout naturellement le nom de Mohamed Sarghini vienne à l’esprit. Son influence fut importante et reste très liée à l’émergence et au développement de l’art dans cette région du Maroc.
La Fondation ONA et la Fondation CDG, avec le soutien de la famille Sarghini, présentent l’œuvre Mohamed Sarghini à travers une rétrospective de ses réalisations. Il s’agit de deux expositions simultanées à la galerie d’art «Espace Expressions CDG » et à la Villa des Arts de Rabat (du 26 juin au 10 septembre 2013) offrant aux amateurs d’art un parcours artistique entre ces deux espaces prestigieux, suivies d’un prolongement de l’exposition à la Villa des Arts de Casablanca (du 02 novembre au 30 décembre 2013).
Cette manifestation a pour but de retracer le long et beau parcours de Mohamed Sarghini en tant qu’artiste et enseignant. Il a toujours jouit d’une grande notoriété et d’une grande estime auprès de la communauté des artistes. Mohamed Sarghini était l’exemple même de l’abnégation, la loyauté et la générosité, des qualités qui lui valent sa nomination par feu le Roi Mohamed V pour le poste du premier marocain directeur de l’Ecole des Beaux-Arts de Tétouan. Mohamed Sarghini tenait à transmettre son savoir et à déceler les jeunes talents pour ensuite les encourager à se lancer dans une carrière artistique. L’édition de cet ouvrage traduit la volonté des deux fondations de rendre hommage à ce maître de l’art marocain et de mettre à jour l’apport de Mohamed Sarghini à l’histoire de l’art contemporain marocain.
Il permet également de montrer l’influence qui fut la sienne sur les nouvelles générations d’artistes, et à reconstituer, de la manière la plus exhaustive possible, le parcours de ce grand artiste.
Dernier point mais non pas le moindre, cet événement illustre de façon parfaite l’approche d’un partenariat public-privé et offre un exemple concret de la synergie entre institutions partageant la même vision pour la promotion de la culture.
Fondation ONA et Fondation CDG
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