“Ce qu’on ne peut pas dire, il ne faut surtout pas le taire, mais « l’écrire »”, Jacques Derrida
Lamia EL GERMAI préfère le peindre
Lamia EL GERMAI est une artiste peintre autodidacte née à Casablanca, y réside et y travaille. Dès son enfance, elle s’intéressait à la poésie. Plus tard, la peinture va s’ajouter à cette passion et commencer à prendre le dessus jusqu’à la supplanter.
Elle a à son actif plusieurs expositions individuelles et collectives, elle est co-fondatrice d’un groupe de 4 artistes peintres appelé « les passionnées d’art » et a participé à la réalisation de 2 toiles à 8 mains et d’une exposition au théâtre National Mohammed V.
Bien que l’artiste soit rebelle et picturalement extravagante, elle cherche à établir un équilibre manichéen dans toutes ses œuvres entre le nouveau et l’ancien, le beau et le laid, l’homme et la femme, le bien et le mal, le jeune et le vieux…. En effet, dans un chaos ordonné, Lamia mélange des thèses et des antithèses, voyage d’une époque à l’autre en jouant sur le clair/obscur, l’ombre et la lumière créant ainsi une myriade de contradictions cohérentes. Ses messages sont « écrits » en contrepoints telle une cantabile mélodieuse.
Lamia développe des scénarios de la vie, à travers ses créations, en posant des questions existentielles et en y répondant par un opposé ensuite. La réponse n’est pas forcément dans l’œuvre qu’on mire, mais se trouve probablement dans une autre. Le spectateur reconstituera le puzzle selon son propre décryptage en déambulant le labyrinthe pictural créé par l’artiste.
Face à ses œuvres, on ne peut conclure ni pour une configuration, ni pour un art impressionniste. En fait ses toiles en sont un amalgame équilibré. Cependant, l’irrationalité des êtres humains, l’absurdité du monde et la nécessité d’un esprit de révolte poussent Lamia à opter pour un penchant surréaliste permettant d’exprimer la réalité de ses pensées sans censure. Elle se distingue aussi par des traces des gestes qui en disent un chapitre sur son euphorie devant sa toile vierge, des fois surdimensionnée, et son désir de s’évader, s’envoler, voyager, rendre visibles les choses les mieux occultées. Une odyssée, dont elle ne connaît ni la destination, ni la durée du trajet, ni l’aboutissement.
Tout comme l’artiste, la palette de couleurs est excentrique et ne connait pas de limites. Toutes les couleurs y cohabitent comme si un pacte relationnel les unissait. Les couleurs fluorescentes n’en sont pas exclues et donnent aux œuvres de Lamia un goût fulgurant de liberté incommensurable qui met le spectateur en désarroi total.
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