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Biographie

Louis Granata est né le 10 décembre 1901 à Spezzano Grande; sa mère étant allée accoucher en Italie avant de regagner Alger où elle vivait. Cela se pratiquait beaucoup à l’époque, chez tous ceux dont l’origine est méditerranéenne (Italiens, Corses, Espagnols, Sardes, Maltais, Provençaux…).

La famille était implantée en Algérie de longue date. Le grand-père, jean Granata, le premier arrivé, tailleur de pierre et maçon, s’était installé au Clos Salembier où toute sa famille vivait dans une petite maison qu’il avait achetée et qu’il agrandissait lui-même, au gré des naissances et de sa situation financière. Le père de Louis, sculpteur, habitait aussi au Clos Salembier, dans une magnifique villa mauresque dont les plafonds étaient « relevés » (peints). Cette demeure jouxtait la propriété Lung. Louis avait deux sœurs plus âgées que lui. L’aînée, Joséphine, mariée à Antoine Mercurio, employé des Douanes, et la cadette, Isabelle, mariée à Julien Albano, ébéniste de son état, qui travaillait aux Établissements Lassalas à Belcourt.

Le petit Louis commence à travailler avec son père qui lui inculque les premiers rudiments de dessin. Doué, il est remarqué et s’inscrit à l’école des beaux-arts d’Alger, rue des Consuls, en 1912. Son travail assidu, associé à un grand talent, lui fait obtenir, en 1916, le premier prix de peinture pour un nu. C’est là que le maître Rochegrosse le remarque et le prend dans son atelier. Il va le considérer comme son propre enfant. Son amitié sera très bénéfique à

Granata. Il côtoie les peintres algérois et, parmi tous ceux qu’il rencontre, Dinet.

Dinet l’emmène dans le Sud. Ils vont travailler tous les deux la lumière saharienne à Bou-Saâda. Louis ira d’un atelier à l’autre entre ces deux peintres; il trouve là son accomplissement. Il sera peintre et seulement peintre!

Rochegrosse, le voyant travailler de façon si ardue, le pousse à exposer et lui fait ouvrir les salons du Bijou Concert, rue d’Isly, en 1921 : c’est un triomphe! Granata revoit souvent son professeur, Jules Van Biesleweck, qui l’a initié à l’art du pastel.

En 1922, l’État lui achète « L’aveugle et le paralytique » à l’occasion de l’Exposition coloniale. Mais, il découvre l’huile et se lance alors dans les portraits d’Arabes et peint aussi des marines. Il va parcourir la Kabylie du Djurdjura avec son ami Charles Savorgnan de Brazza, un remarquable aquarelliste

Le 30 avril 1925, Louis .Granata épouse Mireille Gisbert dont le père, bourrelier, a un atelier contigu à celui de tonnellerie appartenant à l’oncle d’un certain Albert Camus, à Belcourt. Le jeune couple vit au 5 rue de Lorraine, puis au 18 rue Lamartine, avec les beaux-parents. C’est là que naîtront deux fils Georges et Louis. Dans la grande maison de la rue Lamartine, Louis a installé ses beaux-parents et son atelier. La famille partira plus tard rue Darwin, à l’angle du chemin Fontaine Bleue, dans une villa de style oriental typique et remarquée pour sa somptueuse glycine.

En 1930, le peintre obtient le prix Dollin du Fresnel (dit Prix du centenaire) de l’Union artistique de l’Afrique du Nord. En 1931, il fonde la Société libre de l’artiste algérien, qui deviendra plus tard la Société des arts et lettres de l’Afrique du Nord. Son éclectisme le pousse à toucher à d’autres formes de l’art: c’est ainsi qu’il crée, en 1936, le Club des cinéastes amateurs d’Algérie. La reconnaissance de ses pairs et les critiques très favorables vont lui valoir une médaille d’or hors concours en 1937 à Alger, pour le classicisme de son style.

Granata n’est pas français. Il tient à obtenir la nationalité française et pour cela, il va s’engager au 5e Chasseur (rue Marguerite), de 1939 à 1940. Au sortir du régiment, il participe au Salon des petits tableaux où il est primé en 1940.

En 1951, Granata sera officier d’académie pour les Beaux-Arts et, en 1956, la ville d’Alger lui décerne une plaquette d’honneur.

Entretemps, Louis avait présenté ce qu’ il considérait comme son œuvre maîtresse : une composition allégorique inspirée d’un poème d’Edmond Rostand : « La Brouette » : c’était en 1945 (cette toile sera sauvée par le beau-père de son fils Georges, roulée et portée en bandoulière). Ne disait-on pas aussi que ses toiles comme « l’Achoura » ou « La Chanson de l’Aveugle » étaient dignes d’un musée dédié à la vie arabe?

Sa fierté fut d’être cité dans le catalogue du Salon des artistes français, dont il était sociétaire, qui, à Paris en 1960, l’avait classé parmi les plus grands orientalistes contemporains.

En 1961, à l’Exposition internationale de Vichy, il obtient le prix du Public.

 

Les heures sombres arrivent. La belle maison rue Darwin est convoitée; elle se trouve en effet face à la cité Mahiedine.

Granata reçoit des menaces. Il doit quitter précipitamment sa villa en y laissant tous ses meubles, mais surtout une multitude d’œuvres qu’il ne reverra jamais.

Louis et sa femme vont s’installer à Salon-de-Provence, se rapprochant ainsi de leur fils Georges qui a obtenu une mutation à Miramas. Les voilà donc tous deux dans un petit studio en location, le peintre obtenant un poste de «maître auxiliaire» de dessin dans un collè.ge de la ville.

Ses proches sont inquiets, il n’a pas grande envie de reprendre ses pinceaux, les moyens lui manquent. Il monte tout de même une exposition dans le hall de l’Antenne, à Marseille en octobre et novembre 1962. Sur le carton d’invitation qu’il fait parvenir à son beau-frère, il s’excuse de ne pas avoir écrit plus tôt « car avec tous ces événements, nous sommes tout désorientés… ».

Expositions

– Première exposition à Bijou Concert, Alger, 1921.
– Salon de l’Union artistique de l’Afrique du Nord, Alger, 1928.
– « Arabe à la fontaine », sujet de Bou-Saâda, Alger, 1929.
– « Sud Algérien, Bou-Saâda » , galerie Salles-Girons, Alger, 1930, 1935, 1938.
– Galerie du Crédit Municipal, marines, paysages, coins du Djurdjura et de Kabylie,
– Alger, décembre 1938.

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    Ses oeuvres

    Dimensions : 80 x 60 cm

    Prix : 60 000 MAD

    Référence: 5190