Né en 1935 à Tétouan, Abdellah Fakhar suit les cours de l’Ecole des Beaux-arts de Tétouan, l’Ecole Santa Isabel de Séville puis les Beaux-arts de Madrid. En 1959, il obtient le prix du paysage. En 1960, il assure un enseignement de dessin et d’histoire de l’art à l’Ecole des Beaux-arts de Tétouan puis en devient directeur. Sa première exposition personnelle a lieu en 1957.
Il est mort à Tétouan en 1990. Fakhar s’est consacré à la peinture et à la sculpture ; son travail témoigne d’une grande rigueur et d’une grande maîtrise technique.
On ne peut évoquer l’œuvre de l’artiste Abdellah Fakhar sans rendre hommage à son initiateur pour sa grande rigueur et sa maîtrise technique incontestable. Ce qui lui a conféré le prestige d’être l’un des pionniers de l’art pictural au Maroc. Puisqu’il s’est consacré aussi bien à la peinture qu’à la sculpture, dans lesquelles il a excellé et laissé derrière lui une belle moisson digne des grands maîtres de son temps. «Fakhar est un excellent dessinateur et un peintre talentueux. Malheureusement, il n’a pas eu la reconnaissance qu’il méritait. Il est méconnu de beaucoup de gens, alors qu’il a enseigné à plusieurs générations d’étudiants à l’école de Tétouan. Outre le dessin et la peinture, il a aussi touché à la sculpture et à tout ce qui a rapport à l’architecture. Mais il n’a pas obtenu l’estime qu’il fallait de son vivant.
C’est pour cela que nous avons organisé cet hommage pour lui, afin de mettre à jour son œuvre et marquer son histoire à travers les témoignages de ses élèves et amis, puis les textes de professeurs psychiatres ayant jeté de la lumière sur ses travaux», souligne Naïma Slimi, responsable des départements pédagogique-culturel, littérature et image, arts de la scène et expositions à la Villa des arts de Rabat. Si nous parcourons l’œuvre de cet artiste, nous découvrons, en effet, des chefs-d’œuvre en sculpture qui se distinguent par le professionnalisme et la maitrise des techniques dont il faisait preuve. Mohamed El Jerroudi, poète, peintre et critique d’art, a affirmé à ce propos que ce brillant artiste a réalisé des portraits avec une technique qui lui était propre. «Car il utilisait toutes les couleurs, avec des pigments qu’il préparait lui-même. Le trait était parfait au gré de son émotion. Chaque portrait ou visage est un regard sur sa vie où il évoquait sa douleur. Les visages étaient peints au départ au pinceau, une fois terminés, il les repassait au couteau. Ses dernières toiles sont révélatrices sans doute du combat qu’il menait contre ses angoisses».
Et d’ajouter que Fakhar est parvenu à croquer des scènes quotidiennes avec toutes leurs saveurs uniques et particulières. «En parfait disciple de Mariano Bertuchi, Abdellah Fakhar sera durant toute sa vie l’artiste le plus attaché à l’école espagnole andalouse. Car dès son retour au Maroc, il s’est distingué par sa maitrise du dessin qu’il enseigna avec générosité et énergie à ses élèves qui s’en souviendront, sans aucun doute, encore longtemps». Mais il faut dire que tout ce que Fakhar a entrepris dans son parcours artistique ne surgit pas du néant, puisque ce natif de Tétouan a suivi les cours de l’École des beaux-arts de Tétouan, l’École Santa Isabel de Séville puis les Beaux-arts de Madrid. En 1959, il obtient le Prix du «Paysage» et, en 1960, il assure un enseignement de dessin et d’histoire de l’art à l’École des beaux-arts de Tétouan où il devient directeur. Décédé à Tétouan en 1990, l’artiste a laissé une collection importante de ses œuvres picturales. «La peinture de Fakhar est traversée par d’autres couleurs et représentations qui font basculer d’un univers de blues vers un univers de jouissance et d’euphorie. Dans certaines toiles, on peut, en effet, voire des représentations qui incarnent autant une déchéance qu’un hymne à la vie. En témoignent certaines figures qui nous paraissent tantôt émerger de la terre et renaitre au monde, tantôt en voie de décomposition, se transformant en argile et poussière. Cette tension qui ne quitte pas l’artiste trouve son écho et son expression dans l’amour qu’il vouait à la poésie de Omar Khayyâm», explique Bouzaïd Bouabid, directeur du Centre d’art moderne de Tétouan.
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