Source : Babelfan
Né en 1935 à Tanger, Mohamed Chabâa étudie à l’Institut national des Beaux-arts de Tétouan et obtient son diplôme en 1955. Il se rend à Rome où il fréquente l’académie des Beaux-arts jusqu’en 1964.
De retour au Maroc, il enseigne à l’Ecole des Beaux arts de Casablanca. En 1966 Chabâa constitue avec Farid Belkahia et Mohamed Melehi le groupe de Casablanca, qui expose la même année à Rabat. Le groupe auquel se sont joints Mohamed Ataallah, Mustapha Hafid, Abdelhay Mellakh et Mohamed Hamidi organise l’exposition-manifeste à Marrakech Place Jemaa El Fna et à Casablanca Place du 11 novembre.
Il est nommé directeur de l’Institut national des Beaux-arts de Tétouan en 1992. Il enseigne par la suite à l’Ecole nationale d’architecture, ENA, de Rabat.Il vit et travaille à Casablanca.
Ses influences dès le départ étaient Wassily Kandinsky et Pablo Picasso: le premier pour la «possibilité de l’expression de la peinture abstraite»; le second parce que son expression proposait «une nouvelle esthétique et de nouveaux contenus en rapport avec un engagement moral et social».
Chabâa, un des rares artistes à s’exprimer sur son travail, déclare dans un de ses catalogues, que dès son retour au Maroc en 1965 il a abandonné la gestualité en faveur d’un figuratif abstrait allant vers un formalisme conceptuel qui a duré jusqu’en 1983, époque où il a entamé une nouvelle recherche caractérisée par des éléments composites, légers et aériens. A la fois lyrique et géométrique, la peinture de Chabaâ est dominée par l’abstraction tout en comportant des éléments du monde extérieur.
Il ajoute qu’en 1996, à Tétouan, il a réalisé de grands papiers, en noir et blanc et parfois en monochrome, qui ont marqué son retour à la gestualité, à l’expressionnisme lyrique. Ses travaux de 1998 étaient caractérisés par une certaine gestualité ordonnée, multicolore, mêlée à des travaux quasi-calligraphiques bicolores sur des toiles de grand format.
Comme chez les anciens la question architecturale est au coeur de ses pensées, de cette conscience de l’interdépendance de certains arts.Peinture d’essence abstraite, l’expérience oriente le champ de son travail à travers une dimension que n’aurait pu offrir la figuration.
«Ma peinture des années 1980, aérienne et “oxygénée”, aérée et volatile, marque ma rupture avec l’idéologie comme ciment de la création… Je ne savais pas, alors, que j’étais en train de sceller mon post-modernisme.»
(Mohamed Chabâa)
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