Source : wikipédia https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Baya_(peintre_alg%C3%A9rienne)
Baya, de son vrai nom Fatma Haddad, épouse Mahieddine, née le , à Bordj el Kiffan (Fort-de-l’Eau, aux environs d’Alger) et morte le à Blida, est une peintre algérienne, qui ne signa jamais ses œuvres que de son seul prénom usuel.
Orpheline de ses deux parents, elle est recueillie par sa grand-mère qu’elle aide dans son travail dans une ferme de colons(horticulture). En 1943, Marguerite Caminat, sœur de la propriétaire, la prend chez elle à Alger pour rendre des services ménagers dans une maison dont l’éblouissent les fleurs et les oiseaux.
Baya commence alors à modeler des personnages ou des animaux fantastiques en argile et elle est encouragée à réaliser des gouaches que le sculpteur Jean Peyrissacmontre à Aimé Maeght, de passage à Alger en 1943.
En 1947, une exposition est organisée à Paris par Maeght dans sa galerie. André Bretonpréface le catalogue. Elle connaît un vif succès[2]. Le magazine Vogue publie la photo de Baya, qui n’a alors que seize ans, avec un article d’Edmonde Charles-Roux. Baya découvre Paris et rencontre le peintre Georges Braque. en 1949 elle réalise à Vallauris des sculptures en céramique dans l’atelier Madoura et côtoie Picasso.
En 1953, Baya est « remise » à son tuteur, qui la marie, comme seconde épouse, au musicien « arabo-andalou » El Hadj Mahfoud Mahieddine, d’une trentaine d’années plus âgé qu’elle. « Passé le bal irréel de Cendrillon », comme l’écrit François Pouillon, Baya demeure durant dix ans dans l’impossibilité de poursuivre son œuvre. En 1963 Baya participe à l’exposition « Peintres algériens » organisée pour les Fêtes du 1er novembre et préfacée par Jean Sénac[3]le musée d’Alger acquiert (gracieusement) et expose ses œuvres anciennes. Sur l’amicale incitation de Mireille et Jean de Maisonseul, conservateur du Musée, elle reprend ses pinceaux et ne cessera plus de réaliser sur papier de grandes œuvres qui seront par la suite régulièrement exposées en Algérie (Alger, Tizi Ouzou, Annaba), en France (Paris et Marseille), en Belgique (Bruxelles) et dans le monde arabe. Plusieurs d’entre elles sont conservées dans la Collection de l’art brut de Lausanne.
Baya est placée, avec Aksouh, Benanteur, Guermaz, Issiakhem, Bel Bahar, Khadda et Mesli, parmi les artistes de la « génération de 1930 » (tous ces peintres étant nés autour de cette année) qui, après les précurseurs des années 1920, ont été les fondateurs de l’art pictural algérien moderne.Un jour Baya fit sa première peinture celle-ci était sublime .
Dans ses gouaches, autour du rose indien, du bleu turquoise, des émeraudes et violetsprofonds, un trait épuré, en marge de toute géométrie figée, vient cerner sans hésitation ni repentir les silhouettes et les coiffes de « Hautes Dames », figures de la Mère énigmatique, les motifs qui recouvrent leurs robes, ceintures et foulards. Dans des compositions qui ne cessent de jouer sur de fausses symétries, l’image se referme rigoureusement, à travers l’équilibre des espaces et des tons, le dialogue sans fin des arabesques, sur un espace autonome, résolument irréalisé. Baya construit un univers clos, exclusivement féminin, tout à la fois reclus et souverain.
Les objets qui entourent ces « Dames » se détachent, sans nulle ombre, disposés les uns au-dessus des autres sur les différents registres d’un unique plan dans une vision qui refuse toute perspective illusionniste. Dès les premières gouaches de Baya apparaissent vases et cruches, bouquets et fruits. Deux décennies plus tard compotiers et coupes, au-delà des pastèques et raisins, débordent d’une multitude de fruits et poissons indistincts. Posées sur tables ou étagères, lampes et lanternes les accompagnent, et de nombreux instruments de musique, violes et violons, cythares et mandores, luths, lyres et harpes.
Quand ses gouaches s’aventurent hors de l’intimité des intérieurs, émergent des îles, cernées de poissons, peuplées de huttes serrées les unes contre les autres et d’arbres où veillent de nombreux oiseaux. L’exubérance de la forme et l’intensité de la couleur y font remonter, notait le romancier Jean Pélégri « à un temps antérieur à l’apparition de l’homme, où les choses et les créatures étaient encore incertaines et encore mêlées, où les arbres poussaient sous les eaux, où les poissons, avant de parvenir à leur état, habitaient les racines des plantes et montaient dans leurs tiges ».
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