Moubarak Ammane est un artiste plasticien né en 1979 à Casablanca.
En 2005 , Il a obtenu son diplôme de l’Ecole Supérieure des Beaux Arts de Casablanca.
ESPRIT DE TRACES
Moubarak nous présente un univers très contemporain où il reconstitue des scènes de la vie préhistorique qui se veut l’enfance de l’art : chasse, pêche, cérémonies rituelles, ambiances de vie sont autant de témoignages et d’enseignement sur l’histoire d’un autre temps. Ce sont les quelques traces et dessins découverts sur les grottes et pierres qui nourrissent et stimulent son imagination créative. Son acte de présentation pictographique dégage beaucoup de poésie et évoque une attention, un hommage au berceau de la production visuelle.
Passionné des matériaux plus éloquents, Moubarak met en toile des espaces scéniques structurés par les tons telluriques et l’alchimie naturaliste. Il a su exploiter la mémoire de la terre avec certitude et adresse, en captant les traces des êtres et des choses via la magie visuelle de la technique mixte. les clairs obscurs, les vides et les pleins, l’ordre et le désordre, le visible et l’invisible, la transparence et l’opacité, la suggestion et l’effacement sont autant d’ éléments plastiques qui donnent forme à ses états d’âme et à ses impressions abstraits.
Carrefour labyrinthique, le langage plastique nous révèle une abondance des touches et des compositions meublant le fond du tableau. C’est tout une œuvre ouverte qui revisite la matière, ses textures et ses transformations pour mettre en relief une palette brute à l’huile sur toile.
Dans ses œuvres récentes placées sous le signe « esprit de la trace », Moubarak nous fait découvrir un nouveau code pictural inspiré des formes géométriques, en l’occurrence le carré et le rectangle, tout en réinterprétant les gribouillages et les graffitis, ce qui nous fait penser à la peinture rupestre et pariétale.
Le contraste clair –obscur renforce la tridimensionnalité de l’œuvre et suggère la profondeur et le relief: C’est la profondeur des couleurs qui révèle l’impact de la mémoire visuelle sur le travail artistique et ses dimensions plurielles.
La terre, symbole d’identité et d’appartenance, est la mémoire qui signifie le plus le désir et la transcendance. C’est la trace de la communication, de la vie et de la passion. Elle est le canal par lequel les impressions s’extériorisent. Le tableau, pour moi, un lieu variable qui ressemble au phénix. Il rend visible l’invisible et regroupe ce qui d’apparence relève de tactile. C’est notre imaginaire en peinture qui sublime le réel, le transfigure, le recompose, et le recrée afin d’en déceler l’essence. ».
Poète de la matière, Moubarak (vit et travaille entre Agadir et Casablanca) donne libre cours à ses « illuminations créatrices » qui incarnent son territoire imaginaire où la peinture à la détrempe remodèle la nature. Chaque tableau est un laboratoire de traces – récits. Traces de la genèse de l’œuvre embrassant la dimension intrinsèque de la peinture. En effet, l’œuvre chez cet artiste chercheur est un espace de la prégnance du signe- trace, de sa naissance et sa renaissance à partir d’une liberté maîtrisée du geste.
Moubarak nous convie à un voyage passionnant à l’autre bout du monde, et à une rencontre entre l’art contemporain et les cultures primitives qui restent proches d’un état archaïque de l’humanité… Rencontre née de la contemplation des dimensions affectives et intuitives s’opposant aux « arts aboutis » des sociétés occidentales. Il tente de plonger aux sources même de l’art primitif en réconciliant le beau et le sacré.
L’ART PARIETAL DE MOUBARAK AMMANE
Revisiter la peinture rupestre, vieille comme le temps, pour essayer d’en tirer de nouvelles substances (valeurs, formes, structures), susceptibles d’alimenter une palette contemporaine en quête de création, est un pari qui n’est pas si évident. Certes, chez Mouabak Ammane, il ne s’agit pas d’actualiser par les moyens de l’art un état d’esprit et des conditions vitales archaïques, non plus de détourner la primitive conception du monde, êtres et choses compris ; mais de se mettre dans la peau des premiers hommes cavernicoles, en butte aux difficultés de la nourriture, du climat et de tout ce qui, par conséquent, impacte sur leur comportement., ou encore de se livrer à une sorte de métamorphose comme un retour aux origines volontairement aliénant, afin de recouvrer autant que faire se peut la sensibilité « plastique » qui poussait à couvrir les parois des grottes de tant de scènes de chasse, d’expressions graphiques douées d’un dynamisme étonnant.
C’est à ce niveau re-créationnel que se situe la démarche de Moubarak Ammane : un créneau moderne, nettement mis en valeur et revendiquant ses particularités, par le biais d’une recherche typique en matière d’art, ses contraintes stylistiques et ses exigences esthétiques.
La technique qu’emploie l’artiste emboîte aisément le pas aux procédés primitivement usagés : pigments naturels, matières épurées dont l’aspect crayeux et l’impression minérale confinent à l’original, des teintes transparentes qui favorisent une tonalité atmosphérique vraisemblable.
Ammane réussit ainsi à confirmer, comme lors d’une métempsychose, que l’homme de Cro-magnon ou l’australopithèque étaient des artistes avant la lettre et dans le plein sens du terme, et que la primitivité des formes qu’il peignaient n’a rien perdu de sa fraîcheur ni de son importance initiale dans les recherches historiques sur l’art.
Abderrahman Benhamza
Expositions:
2014 : Exposition individuelle à une soirée gala notari à Hyatt Regency Casablanca
2014: Exposition individuelle à USA Today International Media Forum 2014 à Washington
2014 : Exposition individuelle à la galerie Akwass Azamour
2013 : Exposition individuelle à l’Institut français d’El Jadida 2012: Participation au 2e salon national d’art contemporain. Casablanca
2012 : Exposition individuelle à l’Espace Artistique Relais Gourmet . Casablanca 2012: Participation au Festival d’Assilah (peinture murale). Assilah
2012 : Exposition individuelle au Café Culturel Monalisa. Tanger
2011 : Exposition collective à l’Hôtel Communal d’Etterdeek. Bruxelles
2011 : Exposition collective à la galerie Mohammed El Fassi. Rabat
2011 : Exposition collective dans le cadre de la Première Rencontre Nationale des Arts Plastiques sous le thème « Lettres et Signes » à la Médiathèque de la Mosquée Hassan II de Casablanca
2011 : Participation à la 4ème édition du FESTIVAL DE L’ETRANGE, organisé par l’Alliance Franco-marocaine d’Essaouira
2011 : Participation à la deuxième édition de la Foire Internationale de l’Art de Casablanca
2010 : Exposition individuelle à la galerie d’art contemporain Mohammed Drissi .Tanger
2010 : Exposition individuelle «Nuit des Galeries 2010» ; « Esprit de traces» au Musée du Patrimoine Amazigh d’Agadir
2010: Exposition individuelle « Trace de vie » à l’Institut Français d’Agadir
2010: Exposition collective « Visions » à l’espace culturel Sacré cœur
2010: Exposition à la galerie d’art FAN DOK. Rabat
2010 : Exposition collective « Révélations » au complexe Sidi Belyoute. Casablanca
2009 : Participation à la première édition de la Foire Internationale de l’Art de Casablanca
2009 : Exposition à la salle Massa de l’hôtel Sofitel. Agadir
2009 : Exposition à l’occasion du Festival du cinéma de l’étudiant. Casablanca
2009: Exposition à l’Espace Cube du Centre Autrichien. Rabat
2009 : Exposition à la Galerie bar, Chez Henri. Agadir
2008 : Exposition collective au Musée du Patrimoine Amazigh d’Agadir
2007 : Exposition collective à galerie Faubourg d’Art contemporain à Casablanca.
2006 : Participation au Festival Boujdour
2006 : Participation au 4ème Festival des Arts Plastiques de Settat
2005 : Exposition collective à l’espace Lydec Casablanca.
2005 : Exposition collective à l’ESBAC.
2005 : Exposition collective à l’ESLA.
2004 : Exposition collective au centre culturel Mohammed Zafzaf, Maarif, Casablanca.
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