Photo : https://leseco.ma/le-jeu-de-la-vie-selon-mohamed-abouelouakar/
Mohamed Abouelouakar est né en 1946 à Marrakech. Mohamed Abouelouakar s’est consacré à la peinture après une riche carrière au cinéma. L’artiste a poursuivi, de 1966 à 1973, des études supérieures à l’Institut Cinématographique de Moscou. Hadda, le long-métrage qu’il a réalisé en 1984, lui a valu le grand prix du 2ème festival national du film marocain. Abouelouakar est aussi photographe d’art. Son expérience du 7ème art a beaucoup marqué ses œuvres peintes, dans lesquelles les compositions sont savamment orchestrées, mises en scène, théâtralisées.
Les tableaux de Mohamed Abouelouakar sont influencés par le lyrisme russe et la miniature byzantine. Nombre de ses anciens tableaux se caractérisent par des couleurs vives et un foisonnement de figures qui ne laissent pas une parcelle de la toile sans traitement. On retrouve, dans ses œuvres, un corpus de figures, de symboles et une atmosphère, empruntés au répertoire occidental, mais toujours réinterprétés selon le prisme et les références de sa propre culture. Ses œuvres font partie de prestigieuses collections dont celles d’Attijariwafa bank (Maroc), du Musée Africain d’Art Contemporain Al Maadem (Maroc), de la Fondation ONA (Maroc) ou de l’Artoteek (Pays-Bas). Mohamed Abouelouakar vit et travaille à Casablanca.
Les films de Tarkovski et le soufisme d’Ibn Arabi ont toujours accompagné Abouelouakar dans son itinéraire artistique. Sa vie et son oeuvre sont une longue méditation sur le sens de la vie et de la mort, sur le destin de l’homme. Imprégné d’une double culture musulmane et occidentale, l’artiste transmet à ses peintures le souffle inspiré des grands mythes qui ont nourri l’Orient et l’Occident, anges déchus de la tradition biblique, démons des contes arabes, monstres à tête d’animal. La force de représentation tient autant au travail sur les volumes qu’à l’utilisation de la couleur, au choc des contrastes. Les thèmes et les figures de l’univers de Abouelouakar n’ont cessé de s’enrichir et de changer de registre. Ses travaux montrent un monde enchevêtré où l’on retrouve le thème de la chute et de l’ascension d’Adam et Eve, de la tour de Babel, véritable leitmotiv et métaphore de la volonté de puissance. Les textures de matières composites –papier de verre, carton ondulé, rondelle, tissu, écorce de bouleau– soulignent le dédoublement des tours, des objets et des espaces. Une autre dominante est celle des jeux de miroir Miroirs. Un thème qui se retrouve aussi dans les masques qui, par nature cachent et révèlent. «J’ai depuis longtemps, sous les paupières, l’image du brasier. Enfant, j’avais un jour suivi l’homme qui alimentait le hammam. Je suis resté près de lui, dans le silence, l’ombre et les flammes.» (Mohammed Abouelouakar)
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