Exposition « Boudoir » de l’artiste Zoulikha Bouabdella, du 23 mars au 29 avril à l’Institut français de Rabat.
« Forcée à l’exil avec sa famille, Zoulikha est très tôt consciente, comme son aînée marocaine, l’écrivain-sociologue et féministe lucide, Fatéma Mernissi, qu’il faut faire une nette « distinction entre femme réelle et femme objet de discours (…) et saisir la dynamique incroyable qui gît précisément dans cette tension entre un idéal impossible et une réalité ingouvernable ». Forte de son habitus culturel et armée de savoirs académiques, elle affûte sa sensibilité traduisant magnifiquement la devise de Bourdelle : « C’est l’élan qui est la loi suprême ». En effet, dans sa démarche, elle choisit non de reproduire l’espace figé que lui renverrait la nostalgie, mais l’élan libérateur qui lui permet de rembouger les choses pour les déplacer. Ce slogan de Louis Bourjois qu’elle adopte lui va, des années après, comme un gant : « Je suis dans le mouvement, pas dans l’interprétation »… »