POUR LA PREMIÈRE FOIS, UNE EXPOSITION DE L’ART BRUT À LA MÉDIATHÈQUE DE LA FONDATION MOSQUÉE HASSAN II À CASABLANCA
Poursuivant sa vocation, la galerie de la médiathèque de la Fondation Mosquée Hassan II, présente, du 03 au 30 novembre 2016, une exposition collective sur l’art brut, conditionnement culturelle et sociale, et pour la première fois, organisée par l’artiste peintre artiste Abdellah El Hariri.
Cette exposition rassemble vingt créateurs naïfs, visionnaires, fantastiques, surréalistes, autodidactes de toute sorte qui se sont imposés sur la scène de l’art moderne au Maroc et en ont bouleversé l’esthétique. Cet événement artistique sur l’art brut est pionnière dans son esprit, qui défend et célèbre, au-delà des catégories de l’art brut, de l’art naïf, cette large famille des créateurs marocains, qui ont inventé des manières révolutionnaires de penser et de peindre.
Parmi les 20 artistes de cette exposition collective : Régragia Benhila, Fatna El Gbouri, Abdellah El Atrach, Abderrahim Trifis, Mohamed Tabal, Amal El Atrache, Fathia Nasr, Zaineb Oulidi, Yasser Badoud, Aziza El Aabidi, Kenza El Mokdasni, Dounia El Hajjaji, Najia Amari, Fatima Zidor, Khadija El-Fahli, Mohammed Doma, El Mostapha Baraka, Youssef Aït Tazarin, Toufa Alharah, Zahira Tigtate, Yasser Badoud. L’exposition sera l’occasion de découvrir vingt et un artistes amplement présents dans l’art brut du Maroc dont les visions inouïes dépassent souvent le surréalisme.
L’art brut regroupe des productions réalisées par des non-professionnels de l’art, indemnes de culture artistique, œuvrant en dehors des normes esthétiques convenues (pensionnaires d’asiles psychiatriques, autodidactes isolés, médiums, etc.). Dubuffet entendait par là un art spontané, sans prétentions culturelles et sans démarche intellectuelle.
Dubuffet redéfinira souvent l’art brut, cherchant à le distinguer de l’art populaire, de l’art naïf, des dessins d’enfants, créant même la « Neuve Invention » au sein de sa collection à laquelle il intègre également l’art singulier genre où se mêlent les « habitants paysagistes » et les « naïfs » rassemblés dans une exposition en 1978 au Musée d’art moderne de la ville de Paris . Cette même exposition présente « Les Marges de l’art populaire », « les Singuliers de l’art travaillent sans apprentissage, sans modèles hérités, ni savoir transmis, sans marché défini et ont fort peu à voir avec les artistes – Raymonde Moulin »
« Nous entendons par là des ouvrages exécutés par des personnes indemnes de culture artistique, dans lesquels donc le mimétisme, contrairement à ce qui se passe chez les intellectuels, ait peu ou pas de part, de sorte que leurs auteurs y tirent tout (sujets, choix des matériaux mis en œuvre, moyens de transposition, rythmes, façons d’écritures, etc.) de leur propre fonds et non pas des poncifs de l’art classique ou de l’art à la mode. Nous y assistons à l’opération artistique toute pure, brute, réinventée dans l’entier de toutes ses phases par son auteur, à partir seulement de ses propres impulsions. De l’art donc où se manifeste la seule fonction de l’invention, et non celles, constantes dans l’art culturel, du caméléon et du singe.» Par DUBUFFET (1949).
«L’art ne vient pas coucher dans les lits qu’on a faits pour lui ; il se sauve aussitôt qu’on prononce son nom : ce qu’il aime c’est l’incognito. Ses meilleurs moments sont quand il oublie comment il s’appelle. » Par Jean Dubuffet. 1960.