Belamine Younes porte bien son nom. Le jeune artiste de vingt six ans est un perpétuel insatisfait. Créer pour lui est synonyme de recherche, de réadaptation et de quête de message. Une peinture que l’on ne peut cerner dans le simple volet des formes géomètriques ou de peinture architecturale mais il s’agit d’œuvres à forte teneur culturelle et thématique. Les lignes, les formes, la couleur semblent interpeller la mémoire puisque le natif de Casablanca a été fortement influencé depuis son jeune âge par les œuvres impressionnistes de son père l’artiste Abdelkrim Belamine et le grand apport de maîtres célèbres tels Melihi, Chebaa,…. Il y’a chez ce jeune lauréat de la business school de Paris un passage permanent entre tradition et géométrie, mosaïque créative et souci d’un espace évocateur et sûrement interrogateur. On sent chez lui ce souci du contenu. La masse, les volumes et la densité de la couleur véhiculent un message fort reflet d’une problématique socio-culturelle. Le concept créatif est dominé par une réalité transcendante. Les lignes et les formes n’ont rien de décoratif mais paraissent traduire ce poids de la tradition constituant une certaine spécifité ou exception intellectuelle de l’art marocain où le signe revet une teneur spéciale. La forme-symbole entre frein et discours allégorique signifiant d’autres sous entendus qui ne paraitront pas dans l’œuvre de Younes mais qu’il insinue et suggère. Une sorte de clin d’oeil ou de renvoi à l’oralité et les différentes interprétations qu’on peut en faire avec en plus une harmonisation quasi palpable car on sent la musicalité et le caractère auditif de sa peinture. Il y’aura sûrement une évolution dans le travail futur de l’artiste avec toujours cette corrélation entre une architecture inventive et l’histoire tumultueuse d’un pays où le non dit constitue une manière de penser et les usages et l’imaginaire fécond imprégnés de fusions avec des cultures différentes.

Écrit par Abdelilah Jorio

5 janvier 2023 à Salé

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