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Biographie

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Dufour

Bernard Dufour est un peintre, photographe et écrivain français, né le 21 novembre 1922 à Paris.

Ingénieur agronome de formation, Bernard Dufour est venu à la peinture après la Seconde Guerre mondiale. Il est d’abord l’auteur d’une œuvre abstraite avant de se tourner vers la figuration à partir des années 1960. Il peint alors de nombreux autoportraits et portraits de proches, ainsi que des nus.
Peintre de l’intime, proche de Jean Genet, d’Alain Robbe-Grillet, de Claude Ollier et de Pierre Guyotat, on peut voir ses toiles dans le film La Belle Noiseuse de Jacques Rivette.

Source : http://www.universalis.fr/encyclopedie/bernard-dufour/

Peintre, dessinateur, mais aussi photographe et écrivain, Bernard Dufour, né à Paris en 1922, est l’auteur d’une œuvre considérable. Élevé dans une famille d’artistes et de médecins, il connaît une jeunesse parisienne heureuse. Sa découverte passionnée de la nature dans la propriété de son père en pleine forêt de Rambouillet le conduira à entrer à l’Institut national agronomique de Paris, avec le projet de devenir inspecteur des Eaux et Forêts. Pendant la Seconde Guerre mondiale, en août 1943, avec Alain Robbe-Grillet et les autres élèves de sa classe d’âge, il est contraint d’intégrer le Service du travail obligatoire. Au cours de son séjour en Allemagne, il bénéficie d’une bourse d’études qui lui permettra de découvrir dans la bibliothèque de l’université de Heidelberg l’histoire de l’art et les auteurs français (Delacroix, Breton, Mallarmé), que ses études scientifiques ne lui avaient pas laissé le temps de connaître. C’est très probablement, dit-il, la lecture du Journal de Delacroix qui le fera « devenir peintre et peut-être artiste ».

De retour à Paris, Bernard Dufour obtient son diplôme d’ingénieur agronome en 1946. Il commence à peindre tout en occupant un emploi à mi-temps d’ingénieur à Gaz de France jusqu’en 1954. En compagnie de Robbe-Grillet, il fréquente assidûment les milieux littéraires, artistiques et musicaux d’avant-garde. Il devient alors le peintre d’une œuvre abstraite, dans le sillage de l’école de Paris. Dès 1948, la galerie Maeght lui consacre une exposition personnelle. Au Salon d’octobre 1953 où était rendu un hommage à Picabia, le marchand d’art Pierre Lœb découvre son tableau et obtient de Bernard Dufour un contrat d’exclusivité pour sa galerie Pierre, qui va le représenter à partir de 1954.

Dans les années 1960, Bernard Dufour abandonne l’abstraction pour une peinture davantage figurative, se concentrant notamment sur le nu, celui de son propre corps, celui de sa femme, Martine, et d’autres modèles féminins. Il explore ainsi la représentation crue de l’intime et de la sexualité. Son rapport aux modèles relevant du désir, il séduit, dans les rues parisiennes, les filles qui vont ensuite poser pour lui dans son atelier. Il travaille alors entre la capitale et le mas de Pradier à Foissac dans l’Aveyron, où il installe un atelier et un laboratoire photographique. Loin de Paris, il tient un journal visuel, photographique et littéraire de ses préoccupations, de sa relation solitaire à l’art, et suit de près la manière dont ses réfléxions s’articulent avec sa vie personnelle, ses drames comme ses moments de bonheur. Ces réflexions sont faites avec autant d’attention que de détachement, au point que ses contemporaines, à demi-mot, ont pu considérer son œuvre comme « perverse ». Cette méfiance, qui venait renforcer son isolement géographique, ne l’a pas découragé. Elle semble, au contraire, l’avoir incité à ne pas faire de compromis. Son œuvre sans concession est présentée lors de nombreuses manifestations, telles que la Documenta de Kassel (1959), la biennale de Venise (1964) ou dans l’exposition Topino-Lebrun et ses amis au Centre Georges-Pompidou (1977) où Pierre Nahon le découvre et devient, l’année suivante, son marchand.

À partir de 1975, Bernard Dufour dessine et peint exclusivement dans son atelier aveyronnais. Il y fait venir des filles-modèles qu’il peint, et parfois photographie. Après le décès de sa femme, il abandonne leur appartement parisien où ils vivaient entourés de plusieurs de leurs amis de l’avant-garde littéraire et artistique – Paule Thévenin, Jacques Henric et Catherine Millet, Denis et Françoise Roche. En tant qu’écrivain, il publie des livres autobiographiques et de courts essais sur des poètes et des peintres.

Dans les années 1990, il reprend son travail avec les filles-modèles et, pour qu’on ne les reconnaisse pas, il inventera les « photos noires », ces clichés dont le visage du modèle est comme gommé, mettant ainsi davantage en lumière les formes du corps. Lors de son exposition La vie est belle (1998), il fait la connaissance de Laure. À partir de là, il ne cesse de la peindre, de la dessiner, de la photographier. Elle écrit sur lui et inversement. En 2011, il ne peint presque plus mais continue à faire des photographies à l’aide de ses appareils numériques.

Alors qu’il vivait et travaillait depuis près de cinquante ans dans une quasi-indifférence du monde de l’art, son œuvre est désormais plus souvent exposée. En 1991, l’apparition de ses tableaux et de ses dessins dans le film de Jacques Rivette La Belle Noiseuse avait retenu l’attention. Dix ans plus tard, ses « clichés-verre » sont exposés à la Maison européenne de la photographie. En 2006, le musée d’Art moderne de Strasbourg organise une Rétrospective en 40 tableaux, puis en 2008 le musée d’Art moderne de la Ville de Paris présente une salle de tableaux et de documents, à la suite du don de ses archives et de son grand polyptyque de 1975 Holger Meins 75, qui présente l’aspect morbide d’un cadavre autopsié et le corps bien vivant d’une femme. En 2010, les éditions de la Différence publient une monographie rassemblant des entretiens qui reviennent sur sa vie et son œuvre. La même année paraît un recueil de ses textes sur l’art publiés dans Art Press et Libération, revenant notamment sur les figures inspiratrices de Goya et de Bonnard.

Peut-être Bernard Dufour aurait-il été oublié si une nouvelle génération d’artistes, de critiques et de conservateurs n’avaient pas, depuis la fin des années 1990, redécouvert son œuvre, et compris que ce qui déroutait tant les générations précédentes était justement ce qui en faisait une œuvre à part.

Fabrice HERGOTT

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